Entreprises

Alerte et détection des difficultés d’un entrepreneur individuel

La procédure d’alerte permet d’anticiper les difficultés d’un entrepreneur individuel pour éviter que la situation ne s’aggrave. Le président du tribunal de commerce ou du tribunal judiciaire, le groupement de prévention agréé, le comité social et économique (CSE) ont la possibilité de déclencher cette procédure d’alerte.

Une fiche d’information sur la procédure d’alerte applicable à une société est disponible ici.

    Convocation du dirigeant

    L’alerte est une procédure qui reste facultative de la part du président du tribunal.

    Lorsqu’il a des raisons de penser que l’entrepreneur individuel traverse des difficultés économiques, financières ou juridiques, il peut le convoquer pour un entretien « prise de conscience ».

    Par exemple, le président du tribunal peut avoir connaissance de l’existence de difficultés par l’Urssaf, la Banque de France ou des salariés impayés.

    Le tribunal compétent dépend de la nature de l’activité exercée :

    Le président du tribunal de commerce convoque le chef d’entreprise par lettre recommandée avec AR et par lettre simple. Cette convocation comprend une note dans laquelle il motive sa demande d’entretien.

    La convocation est envoyée au moins 1 mois à l’avance.

    Durant cet entretien, le président du tribunal de commerce informe le chef d’entreprise de l’existence de différentes procédures préventives comme le mandat ad hoc et la procédure de conciliation.

    Cet entretien est confidentiel.

    C’est le président du tribunal du lieu du siège de l’entreprise qui est compétent :

    Où s’adresser ?

     Greffe du tribunal de commerce 

      Le président du tribunal judiciaire convoque le chef d’entreprise par lettre recommandée avec AR et par lettre simple avec une note dans laquelle il motive sa demande d’entretien.

      La convocation est envoyée au moins 1 mois à l’avance.

      Durant cet entretien, le président du tribunal judiciaire informe le chef d’entreprise de l’existence de différentes procédures préventives comme le mandat ad hoc et la procédure de conciliation.

      Cet entretien est confidentiel.

      C’est le président du tribunal du lieu du siège de l’entreprise qui est compétent :

      Où s’adresser ?

       Tribunal judiciaire 

      À savoir

      Les avocats, administrateurs judiciaires, mandataires judiciaires ou officiers publics ou ministériels (notaires, huissiers de justice, etc.) ne sont pas concernés par la procédure d’alerte. Cependant, le président du tribunal peut informer l’ordre professionnel ou l’autorité compétente des difficultés rencontrées.

        Entretien entre le chef d’entreprise et le président du tribunal

        Le président du tribunal établit un procès-verbal qui mentionne la date, le lieu de l’entretien et l’identité des personnes présentes. Il le dépose ensuite au greffe du tribunal.

        Si le chef d’entreprise ne ne se présente pas, un procès-verbal de carence est établi le jour même par le greffier.

        Le président du tribunal ne peut pas obliger le chef d’enteprise à désigner un mandataire ad hoc ou à ouvrir une procédure de conciliation. Il peut, s’il a connaissance d’éléments justifiant les conditions d’ouverture d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation judiciaire, en informer le ministère public. Le ministère public peut alors demander l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire.

        Pouvoirs d’enquête du président du tribunal

        Le président du tribunal dispose de 3 mois à compter de la date d’envoi de la convocation pour se renseigner sur la situation économique et financière de l’entrepreneur individuel.

        Il peut adresser sa demander de renseignements aux personnes ou organismes suivants :

        • Commissaires aux comptes

        • Membres et représentants du personnel

        • Administrations publiques (par exemple, administration fiscale)

        • Organismes de sécurité et de prévoyance sociale

        • Services chargés de la centralisation des risques bancaires et incidents de paiements

        Toute entreprise individuelle (EI) immatriculée au  RCS  ou au  RNE  en tant qu’entreprise du secteur des métiers et de l’artisanat a la possibilité d’adhérer à un groupement de prévention agréé (GPA).

        Le GPA a pour mission de fournir à ses adhérents, de façon confidentielle, une analyse périodique des informations économiques, comptables et financière. Lorsqu’il constate des indices de difficultés (par exemple, difficulté pour régler les échéances fiscales et sociales), il doit en informer le chef d’entreprise.

        Le GPA l’oriente ensuite vers un réseau d’experts.

        À savoir

        L’adhésion à un groupement de prévention agrée est payante.

        Cette alerte ne concerne que les entreprises d’au moins 50 salariés. Dans ce cas, le CSE peut mettre en œuvre une procédure d’alerte pour des faits pouvant affecter la situation économique de l’entreprise (par exemple, perte d’un client important, baisse importante et durable des commandes, projet de restructuration). On parle du droit d’alerte économique.

        Le CSE peut alors demander à l’employeur de lui fournir des explications.

        Si les réponses sont jugées insuffisantes ou si elles confirment le caractère préoccupant de la situation, le CSE peut décider d’adresser un rapport à l’employeur et au commissaire aux comptes (CAC) s’il existe.

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